Paolo Benatti Collection Clément VII (1523-1534) Duché d'Oxidional (1527) - Munt…
Description

Paolo Benatti Collection

Clément VII (1523-1534) Duché d'Oxidional (1527) - Munt. 21,I ; MIR 796/2 (ce spécimen) AG (g 35,67) RRR Excellent spécimen de qualité pour cette pièce historique. La période de frappe de ces ducats est celle de l'année terrible du sac de Rome, précisément du 6 mai au 8 décembre 1527. Ils ont été frappés au Château Saint-Ange, où le pontife s'était réfugié après la prise de Rome par des mercenaires à la solde des Impériaux. La mise à sac de la ville a pris des proportions désastreuses. Au cours de la première journée de combat, 6 000 Romains perdirent la vie en défendant l'Urbe, tandis que 2 000 autres personnes, qui s'étaient réfugiées dans des barques sur le Tibre, se noyèrent dans le fleuve lorsque celles-ci, surchargées, chavirèrent. La population de la capitale passe de 90000 habitants à un peu plus d'un tiers, 20000 sont enrôlés, 10000 abandonnent la ville et 30000 meurent de la peste provoquée par le sac. Rien n'a été épargné par les ravages des Landsknechts, ni les femmes qui ont subi des violences inouïes, ni les palais et les monuments ; toutes les maisons ont été saccagées et les églises profanées. Les salles du Vatican, ornées de fresques de Raphaël, Botticelli et Michel-Ange, ont été transformées en poste de garde. D'innombrables œuvres d'art furent perdues à jamais dans la fureur de ces journées ; la statue de Laocoon fut mise en pièces. Seul le château Saint-Ange, l'ancien tombeau romain construit par l'empereur Hadrien, déjà fortifié depuis le Ve siècle et récemment restauré et renforcé, résista au siège des Lansquenets, toujours repoussés par l'artillerie. Les impériaux, qui avaient creusé des tranchées tout autour du mausolée en utilisant des prisonniers, n'eurent d'autre choix que d'attendre que la pénurie de nourriture et la peste leur ouvrent les portes de la forteresse. Le 5 juin, le pontife doit se rendre et les conditions de la reddition sont extrêmement dures : outre le paiement d'environ 400 000 ducats, la dîme de tous les biens ecclésiastiques des terres de Charles Quint et la remise d'Ostie, Civitavecchia, Modène, Plaisance, Parme et Forlì aux impériaux, il est décidé de retenir en otage trois cardinaux et autant de proches parents du pape et d'emprisonner ces derniers au château Saint-Ange jusqu'au paiement intégral de la rançon. Bien que le paiement ait été effectué au mois d'août, le pape de Médicis est resté prisonnier pendant six mois, au cours desquels les objets sacrés en or et en argent ont été fondus pour répondre aux demandes incessantes d'argent des occupants. Clément VII réussit à s'échapper du château dans la nuit du 8 décembre, déguisé en serviteur. Le lendemain, la forteresse est rendue au légat pontifical. Le 17 février 1528, les Impériaux, décimés par la peste, partent pour Naples. Les ducats et leurs fractions furent frappés avec de l'argent de fortune provenant de la fonte d'objets sacrés, de poteries et de reliques. Les témoignages de l'époque confirment cette frappe extraordinaire pour le paiement de la rançon du pontife. Dans ses "Memorie Storiche" (Mémoires historiques), le Florentin Domenico de Rossi, compagnon de captivité du pape, décrit ainsi la capitulation du pontife : "...Le premier point était que Sa Sainteté devait payer 400 000 ducats à l'armée de César en trois versements, c'est-à-dire 100 000 à l'heure actuelle, 50 000 dans vingt jours, c'est-à-dire pour l'ensemble du 26e jour du même mois de juin, et les 250 000 restants dans les deux mois suivants, etc. Les marchands de monnaie furent convoqués au château et on leur remit immédiatement l'or et l'argent qui s'y étaient réfugiés ; les 100 000 Scudi promis et actuellement payés furent imprimés ; les 50 000 autres furent rassemblés avec des chandeliers, des croix, des vases et des ornements de reliques, qui furent imprimés avec les têtes de saint Pierre et de saint Paul et avec les armes de Sa Sainteté, et furent payés de la même manière à ces foules insatiables". De Scilla nous rapportons que lors de l'analyse, ces ducats ont révélé une présence discrète d'or, et c'est probablement la raison pour laquelle ils ont été recherchés et fondus par les spéculateurs de l'époque, ce qui a déterminé leur grande rareté. D'après la vente aux enchères Varesi ANPB, Milan 7/8 octobre 2016, lot 1528. Deux variantes de ce ducat sont connues, l'une sans la croix derrière les têtes des saints et l'autre avec la croix. Celle-ci, avec la croix, semble être plus rare et le meilleur exemple de cette variante. Dans la vente aux enchères NAC 69 de 2012, lot 774, un spécimen supérieur, mais de la variante 'sans croix', en conservation M.de SPL, a été adjugé à € 65,000.00 + frais. SPL

1523 

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